DES POLITIQUES AU TRAVAIL Nouvelles, perspectives et recherches du Centre de recherche sur les politiques en matière d’invalidité professionnelle (CRPIP) automne 2016, volume 2, numéro 2 Dans ce numéro Le CRE-MSD et le CRPIP collaborent avec le CSA - page 1 Au-delà du modèle social de l’invalidité - page 2 Norme canadienne pour un SGPIT - page 3 Subventions de démarrage du CRPIP - page 4 Profil d’un de nos associés : le CCRT - page 5 Inclusion des Canadiens handicapés dans le monde du travail - page 5 Profils d’étudiantes boursières - page 6 Profils d’universitaires : Rebecca Gewurtz et Rose Ricciardelli - page 7 Points saillants de la recherche - page 8 Mises à jour des regroupements - page 10 Au-delà du modèle social de l’invalidité (suite de la page 2) - page 12 Symposium national et table ronde sur les politiques du CRPIP de 2015, Allocutions principales et vidéos des thèmes disponibles : www.crwdp.ca. Page 1. Le CRE-MSD et le CRPIP collaborent avec le CSA pour élaborer une norme canadienne pour un système de gestion de la prévention de l’incapacité au travail Chaque année, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes au Canada deviennent inaptes au travail de façon temporaire ou plus permanente, ce qui compromet sérieusement leur inclusion dans la population active rémunérée et les exclut ainsi des nombreuses avantages en matière de santé de cette participation au marché du travail. Selon des chiffres de 2012, un Canadiens* [* L’utilisation du masculin pour désigner des personnes a pour seul but d'alléger le texte et identifie sans discrimination les individus des deux sexes.] sur dix en âge de travailler vit avec une forme quelconque d’invalidité—soit physique ou mentale, chronique ou sévère, épisodique ou temporaire, reliée au travail ou autrement. Beaucoup de ces personnes font face à d’énormes obstacles à intégrer ou à rester dans le marché du travail en raison de leur état de santé ou de leur invalidité. Selon certaines estimations, presque 80 000 Canadiens handicapés—dont à peu près la moitié ont une éducation postsecondaire—sont présentement au chômage en dépit d’être disposés et aptes à travailler. L’Association canadienne de normalisation (Groupe CSA), en collaboration avec le Centre of Research Expertise for the Prevention of Musculoskeletal Disorders (CRE-MSD) et le Centre de recherche sur les politiques en matière d’invalidité professionnelle (CRPIP), a demandé la participation de multiples intervenants afin d’élaborer des pratiques exemplaires dans le domaine de gestion de la prévention de l’incapacité au travail sous forme d’une norme pancanadienne à être utilisée par les organisations pour la gestion systématique des efforts de prévention de cette dernière, y compris leurs politiques et programmes de réintégration au travail, le recrutement et la rétention de travailleurs handicapés. voir la suite, Norme canadienne pour un SGPIT, à la page 3. Page 2. Au-delà du modèle social de l’invalidité par John Rae et Robin East Ce qui suit est un résumé d’un article plus long de ces auteurs Les personnes handicapées existent depuis toujours et par notre simple présence nous avons dérangé les membres de la société dominante, qui veulent qu’on reste dans notre petit coin ou qu’on disparaisse tout simplement. C’est évident que nous ne sommes pas disparus, nous sommes sortis de notre petit coin et nous n’allons pas disparaitre! En fait, en raison des progrès des sciences médicales et du vieillissement de la population, le pourcentage de personnes handicapées continuera à augmenter; de plus, avec les progrès continus en accessibilité, nous avons davantage de visibilité et nous pouvons participer davantage dans nos communautés plus que jamais auparavant. Depuis les années 1850, nous avons vu une évolution incroyable, d’une époque où les personnes handicapées étaient généralement cachées dans un petit coin, « loin des yeux, loin du cœur », à l’époque de l’éthique de charité, suivie d’une autre des modèles professionnel et médical, pour enfin arriver à celle des droits humains et des modèles sociaux du handicap. Le modèle médical du handicap est souvent cité par un nombre grandissant de ses critiques comme la base de l’oppression, non voulue mais toujours en cours, ainsi que de la dégradation sociale et de l’exclusion par la société des personnes handicapées. Les rares fonds de recherche sont trop souvent utilisés pour la recherche médicale, même si ces ressources pourraient être utilisées de façon plus productive pour lutter contre la pauvreté et mettre en œuvre des programmes qui élimineraient les obstacles sociaux existants, qui feraient la promotion de la conception universelle et qui encourageraient l’inclusion des personnes handicapées dans la société ordinaire. L’éthique de charité et l’éthique médicale présentent quelques similarités avec l’éthique professionnelle. Les décisions sur « ce qui est le mieux » pour nous, ont été largement contrôlées par les autres, qui comptent sur notre acquiescence passive à suivre leurs plans pour notre vie. En 1975, l’organisation britannique Union of the Physically Impaired Against Segregation a présenté le modèle social du handicap qui identifie des obstacles systémiques, les attitudes négatives et l’exclusion par la société (délibérée ou par inadvertance) comme les facteurs principaux qui « handicapent » les gens. Même si des nouveaux paradigmes d’examen du handicap ont mené à un discours plus positif sur ce dernier, cette analyse plus positive est cependant plutôt philosophique et ne contient pas un plan d’action pour nous aider à changer le déséquilibre des forces et à créer des nouveaux mécanismes qui rendront possible une vraie égalité pour nous dans la société. Il est bien temps, donc, d’examiner une nouvelle façon d’analyser le handicap – un modèle de « détenteurs de droits » (rights holder en anglais). De nos jours, les termes « intervenant » et « partie intéressée » (stakeholder en anglais) sont largement utilisés par les gouvernements, les chercheurs, les agences sociales et d’autres décideurs. Ces termes sous-entendent que toute personne ou groupe qui s’intéresse à un enjeu devrait participer ou donner un apport à toute décision qui est considérée. Cependant, nous et nos propres organisations devons être vus comme plus qu’une partie intéressée, car nous sommes ceux qui souffrent l’impacte frontal de toute mesure législative, politique, service ou programme en matière voir la suite d’Au-delà du modèle social de l’invalidité à la page 12. Page 3. Norme canadienne pour un SGPIT suite de la page 1 En juin 2016, les trois organisations ont organisé un webinaire pour informer les intervenants des plans d’élaborer une norme canadienne pour un système de gestion de la prévention de l’incapacité au travail (SGPIT). Un enregistrement du lancement est disponible sur la page des communautés d’intérêt du site Web du CSA. Le webinaire a eu plus de 500 personnes inscrites, ce qui donne une bonne indication de l’importance de l’élaboration d’une norme dans ce domaine. « La norme intégrera des données découlant de la recherche actuelle, des pratiques réussies sur le terrain et des points de vue de divers intervenants : employeurs, travailleurs, représentants de travailleurs, cliniciens, commissions des accidents du travail, sociétés d’assurance, décideurs politiques et chercheurs, » souligne Amin Yazdani, un collaborateur du CRPIP et professeur adjoint à la recherche à l’Université de Waterloo. « Nous avons un noyau d’équipe d’universitaires et d’experts en politiques qui nous aideront à recueillir une base de données probantes, » ajoute Emile Tompa, codirecteur du CRPIP. Yazdani et Tompa mènent l’initiative au nom du CRE-MSD et du CRPIP. Cette initiative vise à établir les critères d’un système complet de gestion de la prévention de l’incapacité au travail. Un système de gestion est une méthode par étapes et documentée de politiques, processus et procédures utilisés par une organisation pour réaliser ses objectifs sur une base continue. La norme pour le SGPIT sera conçue pour avoir la capacité d’être intégrée à d’autres systèmes de gestion du CSA, y compris le CSA Z1000 – Gestion de la santé et de la sécurité au travail, le CSA Z1003 sur la Santé et sécurité psychologiques en milieu de travail et le CSA Z1004 sur l'Ergonomie en milieu de travail. Elle pourra aussi être intégrée aux normes ISO, tels que l’ISO 9001 pour un système de gestion de la qualité et l’ISO 45001, la nouvelle norme du système de gestion de la santé et sécurité. L’équipe envisage d’élaborer un guide de mise en œuvre, en plus de cette norme pancanadienne, pour appuyer la mise en œuvre de la norme dans des organisations de tailles diverses et de secteurs différents. Les premiers bénéficiaires de la publication de cette norme seront les 18 millions de travailleurs au Canada, ainsi que les employeurs canadiens publics et privés. De plus, le Canada sera le premier pays au monde qui aura une norme nationale pour un système de gestion de la prévention de l’incapacité au travail. Le rapport d’activité 2015-2016 sera publié au début de 2017 Page 4. Subventions de démarrage du CRPIP Résultats de la deuxième ronde du concours En 2015, le CRPIP a tenu son deuxième concours de subventions de démarrage, qui était ouvert à tous les participants et partenaires du CRPIP. Nous avons financé 6 demandes pour une enveloppe de financement total d’à peu près 60 000$; voici les détails. Jetha A. (CP), Breslin C., Furrie A. et Smith F. Partenaire : l’Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS). « Work integration needs analysis of the school-to-work transition for young adults with disabilities in Ontario ». Koehoorn M. (CP), Patterson J., Hansen N., Rockhill D. et Finkelstein R. Partenaires : travailleurs bléssés et la Fédération des travailleurs de C-B. « Investigating vocational rehabilitation outcomes among permanently injured workers ». Morris J. (CP), Koehoorn M., Gutray B. et Dyson J. Partenaires : le réseau Disability Without Poverty, l’Association canadienne pour la santé mentale en C-B et la BC Disability Alliance. « Helping Make Ends Meet? – Developing research capacity to better understand the effects of British Columbia’s Annualized Earnings Exemption in relation to people living with mental illness and/or Addictions who are working and receiving disability assistance ». Provencher Y. (CP), Coutu M-F. et Laberge M. Partenaires : le Regroupement des assistés sociaux et assistées sociales du Témiscouata (RASST) et la Commission de la santé et de la sécurité du travail du gouvernement du Québec (CSST). « Dispositifs d’insertion en emploi pour des adultes avec des incapacités : enjeux et perspectives au sein de deux régimes publics d’invalidité ». Ricciardelli R. (CP), Hall A., de Boer C., Sitter K. et Small S. Partenaires : la Coalition of Persons with Disabilities Newfoundland and Labrador (COD-NL) et Services aux enfants, aux jeunes et aux familles (CYFS). « When your work makes you sick: Exploring disability policies for workers within government funded protective services ». Steenstra I., Cullen K.(co-CP), Irvin E., Scott-Marshall H. et Van Eerd D. Partenaires : The Graham Lowe Group, CBI Health, l’Université Pacific Coast, l'Institut canadien pour le soulagement de la douleur et de l'incapacité , le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, la Commission des accidents du travail du Manitoba et la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail de l’Ontario. « A review of policy changes to promote work participation in older workers ». Un troisième appel ciblé a résulté en 4 nouvelles subventions À l’automne 2016, les 4 regroupements provinciaux ont chacun reçu une subvention de démarrage pour identifier les différentes parties du système canadien des politiques en matière d’invalidité professionnelle. La santé mentale est un thème commun aux quatre études et chaque province compare sa province à une autre—la Colombie-Britannique à l’Alberta, l’Ontario à la Nouvelle-Écosse, le Québec au Manitoba et Terre-Neuve au Nouveau-Brunswick. D’autres détails sur ces études suivront dans l’année à venir. Page 5. Profil d’un de nos associés Le Conseil canadien de la réadaptation et du travail Le Conseil canadien de la réadaptation et du travail (CCRT) a commencé à émerger suite à l’adoption de la loi fédérale sur l’équité en matière d’emploi en 1986. Le CCRT a entrepris des projets et des activités plus amples pour améliorer les possibilités d’emploi des personnes handicapées dans la société en général. Son mandat est de faire la promotion et d’appuyer l’emploi équitable et productif des personnes handicapées. Le Conseil est le centre prééminent au Canada d’excellence en matière des aspects économiques, sociaux et psychologiques du handicap en lien avec la capacité des gens de chercher, avoir et retenir un emploi productif. En tant qu’innovateur et agent de changement, ce dernier bâtit des partenariats, renforce les aptitudes, partages les connaissances et influence les attitudes. L’organisation compte des bureaux un peu partout au Canada pour aider les personnes handicapées à trouver et retenir de l’emploi, ainsi qu’à retourner aux études, à l’aide de six programmes différents de soutien. Pendant l’exercice financier 2014-2015, le CCRT a servi 1 325 Canadiens handicapés, et 76% des clients servis ont trouvé ou retenu un emploi ou retourné aux études. Le Conseil a servi aussi 516 employeurs de tailles différentes et d’industries diverses pour appuyer l’inclusion dans les lieux de travail. Inclusion des Canadiens handicapés dans le monde du travail Une célébration des progrès réalisés par les personnes handicapées et les travailleurs blessés, ainsi que des opportunités pour l’avenir En commémoration du cent cinquantenaire du Canada, les associés communautaires du CRPIP organisent présentement un événement de deux jours pour célébrer la diversité et l’inclusion dans le monde du travail, en donnant particulière attention aux personnes handicapées et aux travailleurs blessés. Le plan est d’organiser l’événement à Winnipeg, au Manitoba, à l’automne 2017 et d’inviter des représentants d’un large éventail d’organisations du handicap et de travailleurs blessés pour célébrer le 150e anniversaire du Canada, ainsi que pour examiner, débattre et célébrer leur histoire. D’énormes progrès ont été faits depuis 150 ans—mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. L’histoire informe où nous sommes en tant que société aujourd’hui en matière de diversité et d’inclusion dans le monde du travail, et les orientations pour l’avenir. Cet événement sera aussi l’occasion de faire tomber les obstacles de la stigmatisation et de la marginalisation, ainsi que de faire la promotion de la diversité et de l’inclusion au travail, une proposition « gagnant-gagnant ». Le résultat visé des événements inclut : des connaissances plus profondes sur la diversité de l’histoire des personnes handicapées et des travailleurs blessés, une nouvelle énergie pour faire avancer les expériences au Canada, de l’innovation social découlant des expériences individuelles, de meilleurs réseaux et une plateforme pour développer de nouveaux leaders. D’autres détails suivront. Page 6. Profils d’étudiantes boursières Benedicte Calvet, Université du Québec à Montréal Benedicte est étudiante au doctorat à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dans un programme interdisciplinaire. Elle a comme superviseures Nicole Vézina et Marie Laberge. Le travail de recherche de Benedicte cible l’élaboration d’un système de prévention de l’invalidité intégré, c’est-à-dire la coordination de différents niveaux de prévention dans les lieux de travail, telles que des actions de prévention primaire, secondaire et tertiaire. De plus, elle intègre des considérations de sexe et de genre dans sa thèse. Sabrina Hossain, Université McMaster Sabrina a rejoint le programme de maîtrise en science à l’École de science de réadaptation de l’Université McMaster en 2016 et travaille sous l’orientation de Rebecca Gewurtz. Le travail de Sabrina en tant que professionnelle de la réadaptation l’a poussé à faire des recherches liées à la politique de l’invalidité au travail, en mettant l’accès sur les accommodements dans les lieux de travail et les soutiens pour les personnes avec des problèmes de santé mentale. Andrea Jones, Université de la Colombie-Britannique Andrea est étudiante au doctorat à l’École de santé publique et de santé des populations de l’Université de Colombie-Britannique et sa superviseure est Mieke Koehoorn. La recherche d’Andrea examine le rôle de la santé mentale dans le retour au travail après des lésions musculosquelettiques au travail. Elle étudie en particulier les déterminants de troubles communs de santé mentale comme la dépression et l’anxiété, ainsi que l’impacte de ces derniers sur le handicap. Ce faisant, elle espère informer les politiques et la pratique de retour au travail en ce qui concerne les travailleurs touchés par une blessure physique et un trouble de santé mentale. Aleksandra Stefanovic, Université Memorial Aleksandra est étudiante au doctorat à la Faculté de médecine, département de la santé communautaire et humanités, de l’Université Memorial et a comme superviseurs Rick Audas et Stephen Bornstein. Son étude donnera des réponses pour augmenter l’efficacité et les résultats de la prestation de programmes de soutien à l’emploi. L’objectif de son travail est d’augmenter les opportunités pour les personnes atteintes de maladie mentale d’intégrer le marché du travail avec succès, d’améliorer leurs résultat de santé et de vivre une meilleure vie. Aleksandra note : « Je suis heureuse de participer à l’initiative du CRPIP et de pouvoir contribuer au dialogue pancanadien sur les enjeux en matière d’invalidité professionnelle et d’emploi ». Page 7. Profils d’universitaires Rebecca Gewurtz, Université McMaster Rebecca Gewurtz est professeure adjointe à l’École des sciences de réadaptation de l’Université McMaster. Les intérêts de recherche de Rebecca tournent autour de l’emploi, de la participation communautaire, des systèmes de prestations d’invalidité et de la sécurité du revenu, en ciblant particulièrement les personnes vivant avec des maladies mentales et d’autres handicaps. Son programme de recherche examine l’emploi des personnes handicapées et leur expérience pratique des systèmes de prestations et de soutien à l’emploi. Rebecca mène une étude financée par le CRSH qui examine les stratégies des politiques visant à améliorer les possibilités d’emploi des personnes souffrant de troubles mentaux qui rejoignent les systèmes canadiens de soutien au revenu pour les personnes handicapées. En tant que cochercheuse du CRPIP, Rebecca s’implique dans des projets qui étudient les expériences vécues par les travailleurs blessés, les personnes ayant une capacité de travail intermittente, ainsi que les politiques et les pratiques d’accommodement en milieu de travail. Rebecca remarque : « J’ai rejoint le CRPIP afin de créer des liens avec des chercheurs des politiques de l’invalidité et du travail de tout le Canada et de contribuer à ce nouveau domaine de recherche ». Au sein de l’initiative, elle remplit plusieurs rôles, notamment coresponsable du regroupement ontarien et membre du comité de renforcement des capacités d’étudiants et de jeunes chercheurs. Plusieurs de ses étudiants sont boursiers du CRPIP et Rebecca participe aussi à plusieurs projets de subvention de démarrage avec des partenaires et des participants du CRPIP. Rose Ricciardelli, Université Memorial Rose Ricciardelli est professeure adjointe au Département de sociologie de l’Université Memorial. Sa recherche est centrée sur la santé sociale et le genre, spécifiquement les masculinités. Ses intérêts primaires de recherche incluent la compréhension en évolution du genre, les vulnérabilités, les expériences et les enjeux au sein des différentes facettes du système de justice pénale. Spécifique aux politiques et pratiques en matière d’invalidité, le travail actuel de Rose se concentre sur les expériences des agents correctionnels et des agents de police, vu le stress et le risque élevés, ainsi que la santé psychologique, physique et sociale potentiellement compromise qui sont associés à ces professions. Sa recherche explore la culture carcérale, en plus du désistement, des stratégies d’adaptation, de la perception du risque et des expériences vécues par les détenus, les agents correctionnels et les agents de police. À cette fin, elle examine actuellement les soins de santé utilisés par les prisonniers fédéraux, en plus des besoins en matière de santé mentale des agents correctionnels et des agents de police—et si ces besoins sont remplis ou pas. Rose s’est engagée dans des activités pour apporter des changements positifs après l’incarcération, ce qui est exemplifié par son travail avec Klink Coffee et la Société John Howard de Toronto, ainsi que l’étude pancanadienne du stress post-traumatique chez les premiers intervenants et le personnel correctionnel menée par le professeur R. N. Carleton de l’Université de Regina, même si elle continue à se concentrer dans la transposition de la preuve empirique en politique. Page 8. Points saillants de la recherche Rapports récents publiés sur le site Web du CRPIP 1. Gewurtz R., Premji S., Holness L. Octobre 2016. Injured Workers Who Experience Challenges Returning to Work: Pathways and Consequences. Cette étude explore les expériences des travailleurs blessés en Ontario qui ne réintègrent pas avec succès leur travail suite à un accident de travail. 2. Furrie A., Gewurtz R., Porch W., Crawford C., Haan M.,Stapleton J. Octobre 2016. Episodic Disabilities in Canada. Cette étude a recueilli des données sur le terrain afin de mieux comprendre les problèmes d’emploi auquels font face les Canadiens ayant des handicaps épisodiques. 3. Torjman S., Makhoul A. Octobre 2016. Disability Supports and Employment Policy. Cette étude explore l’accès aux soutiens d’invalidité et les liens à l’emploi rémunéré. Deux volets des soutiens sont considérés: le matériel et l’équipement techniques, ainsi que les services personnels tels que les auxiliaires de soins et les soins à domicile. 4. Finkelstein R. Octobre 2016. Safety Information under Neoliberalism: The Chilean Case. Cette étude explore la production et la prestation d’information de sécurité sous un régime néolibéral, où les incitatifs économiques et la concurrence, plutôt que les règlements, la supervision et l’application des mesures sont les moyens principaux de promotion des lieux de travail sécuritaires. 5. King A. Juillet 2016. Making the Law Keep Down the Costs. Why Canada’s public systems designed to support unemployed workers with a disability are making the decisions that they are. Cette étude documente les changements faits aux indemnisations des accidents du travail, au Régime de pension du Canada, à l’assurance emploi et à l’aide sociale depuis 1990. Elle avance l’argument que rendre l’invalidité assistentielle est une conséquence de ces réformes faites par les gouvernements provinciaux et fédéral dans leur recherche de réduction des coûts. 6. Galer D. Avril 2016. Life and Work at the Margins: (Un)employment, Poverty and Activism in Canada’s Disability Community Since 1966. Cette étude examine l’ampleur de la pauvreté dans la communauté des personnes handicapées au fil du temps, y compris les manières comment l’expérience de la pauvreté a stimulée la résistance active par les groupes de lutte contre la pauvreté et de défense des droits des personnes handicapées. 7. Furrie A.D., Lero D.S., D’Aubin A., Ewles G. Juin 2016. Willing but Unable: A population in waiting. Cette étude fournit un profil des Canadiens handicapés, une réserve de talent qui est parfois oubliée, en plus d’inclure un survol de l’environnement de l’emploi et des défis auxquels ces gens font face. Page 9. Points saillants de la recherche Rapports récents publiés sur le site Web du CRPIP (suite) 8. SafetyNet, Centre d’hygiène et de sécurité au travail, en partenariat avec la Coalition of Persons with Disabilities-Newfoundland and Labrador (COD-NL). Juillet 2016. Disability Support Services in Newfoundland and Labrador and Canada: Impacts on labour market participation for individuals with disabilities. Cette étude explore les obstacles potentiels à la participation au marché du travail reliés aux services de soutien aux personnes handicapées à Terre-Neuve-et-Labrador. 9. MacEachen E., Du B., Bartel E., Tompa E., Stapleton J., Kosny A., Petricone I. et Ekberg K. Work Disability Policy Scoping Review Database. Dans cette étude, plus de 700 articles ont été identifiés qui portent sur les programmes mandatés ou menés par le gouvernement ayant trait à l’intégration au travail, y compris pour les personnes handicapées qui intègrent, réintègrent ou restent dans le marché du travail ou reçoivent un soutien du revenu. 10. Prince M. Avril 2015. Policies and Practices on the Accommodation of Persons with Invisible Disabilities in Workplaces: A Review of Canadian and International Literature. Cette étude décrit comment les employeurs peuvent créer un culture d’entreprise qui encourage la divulgation par les personnes ayant une déficience invisible. Les prescriptions incluent la clarté dans les compétences nécessaires pour chaque emploi et donner autant d’information que possible en avance et en formats accessibles. 11. Tompa E., Buettgen A., Mahood Q., Padkapayeva K., Posen A., Yazdani A. Evidence Synthesis of Workplace Accommodation Policies and Practices for Persons with Visible Disabilities. Cette étude est un examen qui comprend des détails sur les accommodements spécifiques faits par des employeurs, ainsi que des outils et des recommandations utiles pour aider les employeurs dans l’élaboration de politiques et de procédure d’accommodements pour les personnes handicapées. 12. Proposition d’élaboration d’une norme pancanadienne pour le système de gestion de la prévention de l’incapacité au travail par l’Association canadienne de normalisation (CSA). Cette norme canadienne spécifiera les critères d’un système de gestion de la prévention de l’incapacité au travail (SGPIT). La propositions donne des informations générales et décrit la nature de la norme. 13. An Environmental Scan of Past Policy Initiatives Addressing Coordination Issues in the Canadian Work Disability Policy System. Cette étude examine les efforts passés faits pour améliorer la coordination des programmes de soutien pour les personnes handicapées. Des documents de politiques et des rapports ont été rassemblés et résumés. Page 10. Mises à jour des regroupements Groupes provinciaux occupés à la mobilisation des connaissances Le forum annuel du regroupement de la Colombie-Britannique a doublé sa taille Si on a besoin de preuves que le CRPIP prend de l’élan, il suffit de regarder le forum annuel du groupe de C-B qui a eu lieu au printemps dernier. L’événement a eu la participation de 42 délégués, un groupe composé d’universitaires, d’étudiants, de membres de la communauté, de décideurs et d’autres représentants de partenaires. La journée a commencé par une allocution principale par John Stapleton sur le fait qu’au Canada les programmes de soutien à l’invalidité deviennent assistentiels. Stapleton, un expert en politiques et ancien décideur provincial de politiques au gouvernement de l’Ontario, a fourni des preuves irréfutables que partout au pays davantage de personnes handicapées reçoivent de l’assistance sociale. Quatre étudiants du regroupement ont donné des brèves présentations sur leur propre recherche dans un segment qu’ils ont appelé le Café mondial de la recherche, que beaucoup de participants du forum ont choisi comme leur partie préférée de celui-ci. Les activités de la journée ont inclus des mises à jour sur les subventions de démarrage, d’autres nouveautés du groupe et des nouvelles des activités ailleurs au pays. Pour terminer la journée, le paralympien Danny Letain et le responsable de la recherche Lukas-Karim Merhi on présenté leur travail sur le bras bionique le plus avancé du monde pour les amputés de la partie inférieure du bras. Letain et Merhi ont noté qu’avec leur équipe de bio-ingénierie de l’Université Simon Fraser, ils avaient une campagne de financement collectif en cours pour appuyer leur participation au Cybathalon de Zurich, une compétition présentant des technologies adaptatives de tout le monde. Grâce en partie au soutien et intérêt créés au forum, l’équipe a atteint ses objectifs de financement et est allée à Zurich en octobre. Les participants ont quitté le forum énergisés et engagés, comme l’a dit un participant : « J’ai adoré la journée, en particulier son aspect participatif. Quelle bonne façon de conclure! Je me sens inspiré. » Le regroupement québécois a organisé un colloque à un congrès international Le CRPIP-Québec a tenu un colloque intitulé « Incapacité au travail et politique publique de l'emploi » au printemps dernier au congrès de l’ACFAS à Montréal. Animé par Ysabel Provencher et Marie-José Durand, le colloque d’un jour a inclus des présentations par Alain Noël, Richard Gravel, Sylvain Lacroix, Marie-France Coutu, Normand Boucher et Daniel Côté. Vous pouvez trouver des détails du programme sur le site Web du CRPIP. Un grand nombre d’étudiants et de représentants d’associés du regroupement ont participé au colloque, avec un cocktail des membres à la fin. Page 11. Mises à jour des regroupements suite de la page 10 Le regroupement de Terre-Neuve a organisé une grande conférence multidisciplinaire sur le trouble de stress post-traumatique En réponse à une suggestion faite pendant la table ronde du groupe de Terre-Neuve-et-Labrador (NL) sur l’inclusion (parrainée par deux partenaires communautaires du regroupement—Coalition of Persons with Disabilities NL et Empower NL) qui a eu lieu l’automne dernier, le regroupement a formé un nouveau groupe à l’Université Memorial, appelé Disability Inclusion Group (DIG-MUN est le nom abrégé). L’intention de ce groupe est de faire la promotion de l’inclusion à l’université et de travailler à l’élaboration d’un programme d’études en matière de handicap pour les étudiants de l’Université Memorial. Une première réunion du groupe a été organisée au printemps et une deuxième à l’automne. Deux des universitaires du regroupement, Stephen Bornstein et Rose Ricciardelli, ont organisé une grande conférence multidisciplinaire à l’université, intitulée « Trouble de stress post-traumatique (TSPT): causes, conséquences, réponses », qui a eu lieu du 31 juillet au 2 août avec bon nombre de conférenciers invités de haut niveau. La conférence a réuni des experts, des intervenants et des membres du public ayant de l’expertise et de l’intérêt dans un large éventail d’enjeux liés au TSPT touchant le personnel militaire, la police, les premiers intervenants et autres groupes professionnels ainsi que leur famille. Pour obtenir plus de détails sur la conférence, consulter le site Web suivant : http://www.ptsdconference.mun.ca/. L’événement a été un grand succès! L’Ontario lance des unités de politiques cet automne Pendant ses dernières réunions, le regroupement ontarien a lancé plusieurs efforts et développé des stratégies pour identifier des enjeux et des défis en politiques en matière d’invalidité professionnelle. L’importante étape suivante de leurs efforts est d’influencer les politiques pour relever les défis et les enjeux identifiés. Afin de stimuler l’action, les responsables du groupe Marcia Rioux et Rebecca Gewurtz travaillent présentement avec d’autres membres du regroupement pour lancer des unités de politiques, appelés en anglais policy pods. Ces unités de politiques rassemblent étudiants, chercheurs, partenaires communautaires et décideurs politiques; elles sont codirigées et appuyées par un chercheur et un étudiant. Trois unités ont été formées : 1) renforcer et transformer les aptitudes des employeurs – chercheure-responsable Marcia Rioux et étudiant-responsable Douglas Waxman, 2) politiques de remplacement du revenu – chercheure-responsable Rebecca Gewurtz et étudiantes-responsables Pamela Lahey et Dana Corfield et 3) application et surveillance du droit au travail – chercheur-responsable Cameron Crawford et étudiante-responsable Tammy Bernasky. Chaque unité se concentre sur des enjeux politiques qui ont un potentiel de changement immédiat et élabore un plan d’action pour ensuite le mettre à l’œuvre. Les stratégies utilisées incluent : organiser des réunions avec des décideurs pour partager avec eux les conclusion des recherches et des preuves sur les enjeux et stratégies, créer des dossiers de politiques, rejoindre des groupes existants qui font du travail sur les changement des politiques et veiller au dialogue entre employeurs et décideurs. Les membres des unités fourniront de l’expertise politique et aideront à la mise en œuvre du plan. Page 12. Au-delà du modèle social de l’invalidité suite de la page 2 de handicap. Nous devons donc être des détenteurs de droits qui doivent être entièrement engagés et avoir un rôle prééminent dans l’orientation des méthodes d’engagement et de participation afin d’assurer des résultats qui font la pleine promotion de nos droits à l’égalité et à plus d’opportunités. Les organisations de détenteurs de droits doivent assumer un rôle de chef de file dans la défense de la cause en matière de mesures législatives, politique publique et enjeux du groupe. C’est le rôle légitime de nos associations qui doivent avoir les ressources adéquates pour pouvoir remplir cet important et légitime rôle. Laisser notre égalité aux autres n’a pas fonctionné! Nous mêmes, détenteurs de droits, devons devenir davantage la solution à notre oppression. La phrase « rien sur nous sans nous » est une formule familière entendue dans le mouvement des droits des personnes handicapées. De plus en plus, nous nous attendons à être vus sous une autre lumière, pas simplement comme un autre groupe d’intervenants engagés. Nous voulons plus de représentation dans tous les organismes de prise de décisions. Le niveau inadéquat de représentation des personnes handicapées et de nos organisation a rendu facile de tout simplement ignorer les besoins et aspirations de notre communauté ou de montrer un mépris cynique pour ceux-ci quand des décisions importantes sont prises. Il est bien temps maintenant d’aller au-delà du modèle social du handicap et de cibler davantage les actions, les résultats et les changements concrets. Que ce soit dans les départements universitaires où les programmes de recherche sont trop souvent déterminés, dans les bureaux des ministères où les décisions sur la politique gouvernementale sont prises, les salles de nouvelles où les décisions sur quelles sujets couvrir sont déterminées, les bureaux des partis politiques où les programmes électoraux sont élaborés, les salles de CA où les décisions sur les politiques d’embauche sont prises, les bureaux où les décisions sur la fabrication de nouveaux produits sont déterminées ou les départements municipaux d’aménagement où les politiques sur l’accès communautaire sont déterminées, le septième de notre population, les personnes handicapées, n’a jamais été adéquatement représenté. Si on va jamais réussir à faire du progrès vers la réussite de l’objectif insaisissable de « Pleine participation et égalité » de l'Année internationale des personnes handicapées en 1981, ceci doit changer! Redresser certains de nos niveaux historiques chroniques de chômage ferait sortir certains de nous de la pauvreté et donnerait aux organisations les très nécessaires experts internes sur le handicap, ce qui pourrait mener à de nouveaux produits, services et programmes. Ceci rendrait le Canada l’envie de beaucoup d’autre nations qui veulent aussi faire participer les personnes handicapées à la société, après leur propre ratification de la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Une solide analyse de rentabilisation a été faite, l’impératif moral a été clairement articulé et les avantages de faire participer plus de nous avec un emploi valorisant est évident. Il est bien temps de travailler ensemble, avec plus de collaboration, pour assurer un meilleur avenir aux nouvelles générations de détenteurs de droits ayant divers handicaps. Design et production : Emile Tompa; contenu : Robin East, Piotr Majikowski, Kathy Padkapayeva, Isabel Provencher, John Rae, Emile Tompa et Chrissy Vincent.